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Joana Balavoine, la survivante - Paris Match

Depuis trois ans, elle est totalement guérie. Mais, pendant près de quinze ans, la fille de Daniel s’est débattue avec la drogue. Elle raconte son combat dans « Les lions endormis », une bande dessinée bouleversante. Et a accepté d’en parler de vive voix. 

Elle aurait pu écrire un livre. Pour relater sa lutte contre l’addiction à la cocaïne. Ce poison qui a été pendant quatorze ans son quotidien. Mais Joana Balavoine a préféré confier son récit à deux femmes, la scénariste Sylvie Gaillard et la dessinatrice Fanny Montgermont, qui ont pris le temps de l’écouter pour donner naissance aux « Lions endormis », une bande dessinée coup de poing qui raconte donc, sans fard, comment la jeune femme, dont le père Daniel est mort cinq mois avant sa naissance, est tombée dans l’enfer de la drogue. Si Joana a accepté de parler de ses maux, c’est parce qu’elle s’en est sortie. Grâce à sa volonté, mais surtout grâce au monde médical qui l’a accompagnée. À 35 ans, elle a l’âme d’une survivante, l’énergie d’une débutante et parle avec l’émotion des écorchés. Joana Balavoine se relève dignement, prend la parole pour mieux avancer dans sa vie et sa carrière musicale. Car, oui, les chiens ne font pas des chats…

Paris Match. En 2015, vous aviez accepté de raconter votre histoire familiale dans Match et dans un documentaire de Didier Varrod. Mais vous n’aviez pas tout dit…
Joana Balavoine. Ce documentaire était un hommage à mon papa. Donc ce n’était ni le lieu ni le cadre pour parler de mon addiction à la drogue. Et à ce moment-là je n’avais pas conscience de ce qui m’arrivait. J’étais trop dedans.

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J’ai plongé dans la cocaïne.

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Qui vous a fait prendre conscience de votre problème avec la drogue ?
Sylvie Gaillard, la scénariste de la bande dessinée. Et Fabrice, un ami très cher, qui est aussi mon professeur de musique. Sans eux, je ne serais plus là. Un jour, je suis arrivée chez Fabrice, et il m’a dit : “Tu sais à quel point je t’aime, mais j’arrive à mes limites. Je ne vais plus pouvoir te donner des cours.” J’ai pensé que si je le perdais, lui et son enseignement, alors j’allais tout perdre. Ses mots m’ont bouleversée. Cette peur m’a poussée à consulter un médecin. Puis à trouver un lieu, le centre Elsa, gratuit, où des infirmières et un médecin vous reçoivent. J’étais encore dans le déni, il a fallu cinq rendez-vous pour que je comprenne mon problème. À la séance d’après, j’ai dit “au secours”. Là, on m’a conseillé un hôpital. Et je suis entrée en cure.

Comment en étiez-vous arrivée là ? Qu’est-ce qui vous a poussée à consommer de la drogue ?
Je suis tombée dedans très jeune. Le cannabis est facilement accessible, on croit que c’est cool. Alors on fume deux taffes avec ses copains. À 16 ans, lors d’un premier petit boulot d’été, on m’en a proposé. J’ai accepté. Les deux années qui ont suivi, j’étais en pension, donc protégée parce que l’on était souvent testés. Mais à 18 ans j’ai hérité, j’étais complètement paumée, je n’avais aucune notion de la vérité comme de la réalité. Et j’ai plongé dans la cocaïne.

SC_Couv

« Les lions endormis », éd. Grand Angle, 96 pages, 18,90 euros, à paraître le 1er septembre.

Retrouvez l'intégralité de notre entretien dans le numéro 3773 de Paris Match.

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