Une troisième édition de Séries Mania à Lille sous la forme de retrouvailles après une annulation en 2020 et deux reports en raison de la pandémie. « Tout le monde était tellement content d’être là », se réjouit Laurence Herszberg, directrice générale de l’événement. Bilan de huit jours intenses de projections et de rencontres autour de plus de 50 séries inédites et le palmarès de Séries Mania, dévoilé ce jeudi lors d’une cérémonie de clôture, présentée par le comédien et humoriste Alex Vizorek.
« Un énorme succès qui a dépassé toutes nos attentes »
Pour les professionnels accrédités, « il y avait l’idée de : “enfin, on peut parler de séries en se voyant et pas par via Zoom” ». Du côté du public, « on a aussi senti cet enthousiasme de se dire que c’est un peu le retour de la fête, de la vie normale ». La 3e édition de Séries Mania a été « un énorme succès qui a dépassé toutes nos attentes », se félicite Laurence Herszberg.
Et d’expliquer : « Nos chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 54.000 participants au festival, 2.500 professionnels à Séries Mania Forum, dont 400 accrédités en ligne, réunissant un total de 66 nationalités, et 50.000 visites sur la plateforme Séries Mania Digital ». Au sein de sa programmation, Séries Mania a accueilli plus de 20 pays avec de nouveaux venus tels que la Serbie, la Croatie, la Turquie, la Colombie et Taïwan.
« Blackport », une chronique sociale doublée d’une farce féroce
Le jury de la compétition internationale, présidé créateur, scénariste, réalisateur, producteur et critique israélien Hagai Levi, à qui l’on doit notamment BeTipul, la série israélienne qui a inspiré En Thérapie, The Affair et l’adaptation américaine pour HBO de la série d’Ingmar Bergman, Scènes de la vie conjugale, intitulée Scenes from a marriage, attendue en France sur OCS le 13 septembre, a décerné le Grand Prix à la série islandaise Blackport, une série prochainement diffusée sur Arte.
Une série initiée aux Co-Pro Pitching Sessions de Séries Mania Forum, en partenariat avec Co-Pro Series de la Berlinale. « Nous sommes également très fiers de retrouver cette année au palmarès deux séries pitchées au Forum. Séries Mania est définitivement “là où commencent les séries” ! », a commenté Laurence Herszberg.
Cet ovni raconte la privatisation de la pêche en Islande dans les années 1980 et la grève du secteur. Sous couvert d’un enjeu local et technique rébarbatif, cette chronique sociale généreuse se transforme peu à peu en farce féroce sur le capitalisme, au confluent des influences de l’inclassable Aki Kaurismäki et des frères Cohen. Une fresque insolite sur la révolution néolibérale en Occident
Marie Reuther a été sacrée meilleure actrice pour son impeccable et charismatique performance dans la série danoise Kamikaze. Cette adaptation du roman Muléum de Erlend Loe suit les insolites pérégrinations de Julie, dont la jeunesse dorée bascule le jour où elle reçoit un texto de son père indiquant : « Notre avion s’écrase. Fais ce que tu veux. Je t’aime. Papa. » S’ensuit une puissante fantaisie onirique autour du monde, explorant les thèmes du deuil et du suicide, servie par une mise en scène léchée mixant prises de vue réelle, animation et stop motion.
Le trio d’acteurs Itamar Rothschild, Orr Amrami et Shmuel Vilozni a reçu un prix collectif du meilleur acteur pour leur interprétation dans The Echo of your voice, d’une dynastie de chanteurs. Une comédie dramatique musicale et familiale sensible venue d’Israël, qui parle de filiation et d’accomplissement personnel.
« The Last Socialist Artefact » entre vestiges socialistes et capitalisme
Le tout 1er jury du Panorama international, présidé par l’essayiste et grand reporter française Florence Aubenas, a récompensé de son côté, la série croate The Last Socialist Artefact, une plongée dans le monde ouvrier des Balkans, naviguant entre vestiges d’un idéal socialiste et capitalisme.
Le prix spécial du jury va à Vida De Colores, petite par son budget, grande par son sujet. Cette lumineuse série colombienne suit le quotidien de personnes trans et non-binaires, dans la petite ville haute en couleurs de Valledupar, au cœur des Caraïbes Colombiennes, région du monde encore en proie au conservatisme.
Le jury étudiant a quant à lui sacré meilleure série la comédie britannique déjantée We Are Lady Parts, qui suit l’histoire d’un groupe de punk féministe.
« Jeune et Golri » sacrée meilleure série française
Le jury de la compétition française est composé de journalistes de la presse internationale. Jeune et Golri, disponible sur OCS, qui réunit plusieurs humoristes Marie Papillon, Paul Mirabel, Lison Daniel, Nordine Ganso et bien sûr Agnès Hurstel, cocréatrice et tête d’affiche, a été sacrée meilleure série, tandis que Pierre Leroux remporte le prix de la meilleure musique originale.
L’époustouflante et virevoltante composition d’Ariane Labed dans le rôle d’une danseuse étoile à la dérive pour L’Opéra, disponible le 7 septembre sur OCS, lui vaut le prix de la meilleure actrice.
Daniel Njo Lobé remporte le prix du meilleur acteur pour sa prestation d’un avocat dans la série judiciaire à découvrir prochainement sur France 2, Le Code.
« Germinal » emporte le public du Nord
Le jury des lycéens a sacré meilleure l’australienne Fisk, qui suit les tribulations d’une quinquagénaire fraîchement divorcée et licenciée, contrainte d’accepter un emploi dans un petit cabinet miteux spécialisé dans les testaments et les homologations. Something Undone, série canadienne horrifique dans l’univers du podcast, remporte le prix de la meilleure série courte.
C’était l’une des projections très attendue dans le Nord. A Wallers-Arenberg, ancienne ville minière du Nord, les spectateurs ont pu découvrir en avant-première mondiale la série évènement Germinal, inspirée du roman d’Emile Zola, seule série française en compétition internationale, qui ressuscite les « gueules noires » et leurs luttes sociales.
Retour sur l'opé spéciale orchestrée ce matin pour @Salto_fr. Avec @fusefrance, la plateforme a confié à @20Minutes un vaste dispositif de street marketing, à l'occasion du lancement de la série "#Germinal", à la manière des crieurs de rue 📢
— 20minutesmedia (@20minutesmedia) September 2, 2021
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« C’était la rencontre entre des gens qui ont beaucoup souffert pendant la désindustrialisation et de la fermeture des mines, et à qui on rend leur dignité par une œuvre du patrimoine », résume Laurence Herszberg. Une séance mémorable « avec des anciens mineurs, les larmes aux yeux », qui disaient à l’équipe de la série « Vous nous avez montrés comme des hommes droits. » « Cela a été un grand moment d’émotion », confie Laurence Herszberg. Une émotion récompensée par le plus beau des prix, celui du public.
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