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«Passion simple», traversée du désir – Libération - Libération

Critique

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La grâce de Lætitia Dosch électrise cette adaptation d’Annie Ernaux, récit d’un embrasement sexuel qui prend le pas sur tout le reste.

Est-ce qu’un plan, un seul, peut suffire, et sublimer un film ? Il y a beaucoup de beautés, et çà et là quelques tours démonstratifs ou moins inspirés, dans le Passion simple de Danielle Arbid, d’après le roman d’Annie Ernaux. Mais aussitôt vu, on sait que l’on emportera loin et longtemps le saisissement très pénétrant de cette vue du visage de l’héroïne : Hélène (Lætitia Dosch), au travail à son bureau chez elle, dont le visage se surimprime deux fois aux reflets et halos ensoleillés du jardin qui lui fait face – deux Hélène donc, qui d’abord ne font qu’une : l’une présente à son ouvrage, l’autre distraite, et vite les yeux de celle-là, évaporés, rivés à une émotion fugitive, décrochent, décollent, révélant à la fois le piège ravissant tendu à l’œil par l’image et l’état d’Hélène. Etat de ravissement, d’abstraction à soi, aux exigences du quotidien et à ceux qui l’entourent (jusqu’à son fils adolescent), pour n’être rivée qu’à l’obsession d’un corps qui lui rend visite parfois…

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