La chaîne de service public diffuse un documentaire immersif intitulé «Option éducation sexuelle», ce mardi 14 décembre, à 20h55. Une conversation passionnante entre lycéens sur le thème de la sexualité.
Les questions s’enchaînent sans détour, avec des mots crus. Âmes chastes, s’abstenir. Comment roule-t-on une pelle? Est-ce grave de se masturber souvent? Comment sait-on que l’on a un orgasme? Une fellation est-elle considérée comme un rapport sexuel? Voilà les interrogations que Thomas Guiheneuc a recueillies auprès des élèves du lycée Viollet-le-Duc, dans les Yvelines, afin de préparer son intervention. Cet animateur en prévention santé, cofondateur de l’association Liberté couleurs, a accepté d’encadrer un groupe de treize élèves de seconde à l’occasion du documentaire intitulé «Option éducation sexuelle», diffusé ce mardi 14 décembre, en première partie de soirée sur France 5.
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À l’aide de cinq ateliers, qui s’étendaient parfois sur une demi-journée, les adolescents ont noué un dialogue sans fard autour de plusieurs problématiques qui leur tenait à cœur, comme les frontières du consentement, la fluidité de genre, ou encore l’homosexualité. Les lycéens ont aussi débattu des idées préconçues sur les femmes et les hommes, avant d’apporter un témoignage parfois touchant sur la perception de leur enveloppe charnelle. «Lors de l’avant-première, j’ai discuté avec les parents qui m’ont dit à quel point les enfants avaient changé. Ils sont plus épanouis, s’expriment mieux, sont plus ouverts d’esprit», affirme Marie-Pierre Jaury, la réalisatrice du documentaire, qui ajoute que «ces questions devraient être abordées à l’école dès la maternelle».
«Option éducation sexuelle» est avant tout une immersion le monde des adolescents. Un moment privilégié au cours duquel les téléspectateurs assisteront avec curiosité aux échanges de ceux qui ont peut-être l’âge de leurs enfants. Mais pour obtenir ces dialogues d’une sincérité rare, Marie-Pierre Jaury a accueilli pendant trois semaines tous les élèves de secondes du lycée pour choisir les profils qui avaient particulièrement envie de s’exprimer sur le thème de la sexualité. «L’établissement scolaire m’a mis à disposition un bureau à côté de l’infirmerie. J’avais l’impression d’être la sexologue de Sex Education», confie la journaliste avec une pointe d’humour.
Fabriquer une verge et une vulve
Pour dynamiser son intervention auprès des élèves sélectionnés, Thomas Guiheneuc a concocté en compagnie de l’équipe du documentaire plusieurs activités ludiques. Il a formé plusieurs groupes dans la classe, auxquels il a distribué de la pâte à modeler, une pelote de laine, de la colle, et d’autres matériaux afin que les jeunes puissent fabriquer une verge et une vulve. Un exercice qui permet de mettre en exergue les stéréotypes liés à la représentation de l’organe génital féminin et masculin. Le formateur leur a ensuite distribué des étiquettes aimantées pour qu’ils retracent la chronologie d’un rapport sexuel.
Sur chaque élément sont inscrits des termes parfois triviaux, comme pénétration anale, lubrification vaginale ou encore cunnilingus. Des concepts auxquels les femmes et les hommes sont confrontés dès l’enfance, bien souvent malgré eux. «Nous avons commencé cette opération par un brainstorming et on remarque que ce sont les élèves qui emploient ces termes. Aujourd’hui, l’âge moyen d’exposition à du contenu pornographique se trouve aux alentours de 12 ans. Dans les ateliers, on donne un regard décalé sur la notion de violence sexuelle et les stéréotypes associés aux uns et aux autres», justifie l’intervenant.
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Ces derniers mois, Thomas Guiheneuc a constaté que la sexualité de ces adolescents, qui est en plein développement, est violemment malmenée par la crise sanitaire. «Le Covid-19 a flingué tous leurs lieux de rencontre et de loisirs: les salles de sport, les bars… Ils se rencontrent quand, et où? On a beaucoup parlé du virus sous l’angle économique, mais en termes de santé sexuelle, leur mal-être est impressionnant», observe-t-il avec indignation. Les fêtes de fin d’année ne rimeront pas forcément avec sensualité. Le gouvernement a publié un décret qui force les boîtes de nuit à rester portes closes jusqu’au 6 janvier inclus. Par souci d’équité, l’exécutif a précisé que les Français ne pourront pas non plus danser dans les bars et restaurants sur cette même période.
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Divertissement
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